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Notions de traumatismes. ( ou événements clef)

Nous avons tous entendu parler de traumatisme...

 

Le traumatisme médical : du grec τραῦμα (trauma) = « blessure ») est un dommage, ou choc, provoqué par une blessure physique soudaine

Il peut être décrit en tant que « blessure ou dommage physique, tel qu'une fracture » ( traumatisme crânien etc...)

 

Le traumatisme psychologique : Le traumatisme psychique, psychotraumatisme, ou traumatisme psychologique, est l'ensemble des dommages d'ordre psychologique résultant d'un événement dramatiquement subi ou de toute forme de violence, éprouvée physiquement ou moralement. Il s'exprime particulièrement dans la vie quotidienne par un trouble de stress post-traumatique dans lequel des éléments anodins, mais soudainement associés à l'événement premier, se transforment en stress.

Les causes possibles du traumatisme sont diverses :  abus sexuel, harcèlement moral, violence conjugale, endoctrinement, victime de l'alcoolisme, menace ou témoin d'un événement traumatisant, particulièrement durant l'enfance. Des événements naturels tels que les séismes et éruptions volcaniques, les guerres ou autres violences aggravantes peuvent également contribuer à un traumatisme psychique. Une exposition à long terme à des situations telles que la pauvreté ou autres formes d'agression, comme les humiliations et agressions verbales, peuvent être traumatisantes.

 

Tous les individus ne sont pas susceptibles de formes et d'intensité de traumatisme identiques. La vulnérabilité psychologique varie individuellement, étant liée à l'histoire personnelle et à d'éventuels traumatismes passés.

 

Le traumatisme est défini en psychanalyse corporelle comme un sommet de douleur psychique, subjectif, qui résume toute une période du passé de la personne, et où s’opposent deux forces psychiques de natures contraires et qui ne peuvent coexister.

 

 Extrait du livre "La Psychologie Nucléaire"- Ed Edit'as

 

Nous distinguons, à l'heure actuelle de nos connaissances, deux catégories de traumatismes constructeurs : un traumatisme primordial et trois traumatismes secondaires.

Le premier semble déposer un message que les trois autres ont pour mission de répéter, chacun à leur tour, aux différents âges de l'existence, un peu comme un vaccin serait suivi de ses trois rappels.

 

Le premier, le traumatisme périnatal, que nous avons qualifié de « primordial» parce que nous n'en avons pas - pour l'instant du moins - trouvé d'antérieur, programmerait chacun de nous dans une personnalité, c'est-à-dire dans une façon toute personnelle de boiter dans la vie. Tandis que les trois autres - celui de la petite enfance, de l'enfance et de l'adolescence - constitueraient des rappels, réactualisant le programme initial selon les conditions spécifiques à chaque âge. Mais je le redis, car au bout de vingt ans c'est devenu une évidence : quel que soit le traumatisme, pour un être donné, c'est toujours exactement la même histoire qui se répète. Seuls les personnages et les circonstances varient d'un traumatisme à l'autre. Ainsi sommes-nous pourvus d'une personnalité unique qui va évoluer avec l'âge sans perdre son identité.

 

Mais alors, qu'est-ce qu'un traumatisme constructeur ? Comment est-il construit ? Quelle est la nature si particulière de cet instant pour qu'il imprègne à ce point notre construction intime ?

 

Quand on cherche à définir ce moment crucial, on s'aperçoit qu'il nécessite plusieurs définitions, et c'est peut-être seulement dans l'entrecroisement de toutes ces définitions que l'on arrivera à en percevoir la véritable nature. 

 

Premier principe

 

Le traumatisme est d'abord une douleur existentielle résumant toute une période de notre vie. Il est en quelque sorte un concentré de souvenirs venant se réunir dans un événement central, tout comme le tube musical d'un été contient l'ambiance de toute une saison. A la différence des autres souvenirs, cet instant a été, la plupart du temps, oublié ou refoulé. Pourtant, au moment où il est revécu, il possède à lui seul le pouvoir de rééclairer tout un âge de notre existence. Il n'est d'ailleurs pas, contrairement à ce que l'on pourrait penser, l'événement le plus spectaculaire ou le plus remarquable de cette époque, mais il est assurément l'instant le plus insupportable et le plus douloureux que l'enfant ait vécu intérieurement." ..."  

 

Deuxième principe

 

Un traumatisme constructeur apparaît toujours dans certaines circonstances où l'enfant rencontre, dans le même temps, autant de plaisir que de honte. Son intériorité va alors être violemment déchirée par ces deux forces contraires et d'égale intensité.

 

Par contre, chaque fois qu'il aura plus de plaisir que de honte, ou l'inverse, cela ne produira qu'un souvenir.Ne pouvant éprouver simultanément deux perceptions opposées s'annulant sans cesse l'une l'autre, il se trouve dans une situation invivable, une véritable impasse. Il en résulte alors un immense conflit intérieur où, pour sauver son propre équilibre, l'enfant devra choisir une version du monde et renoncer à l'autre. Il lui faudra trancher et s'amputer lui-même de la moitié du sentiment des choses.

Cette castration sensorielle, que bien évidemment il repousse tellement il pressent qu'il lui faudra se priver d'une part de sa sensibilité, il devra pourtant la prononcer de lui-même, en « s'automutilant », s'il veut continuer à vivre sans perdre la raison."..." 

 

Troisième principe

 

Le traumatisme constructeur est aussi un instant crucial où se détermine un scénario comportemental, par simple réflexe de survie. Ce scénario va nous programmer dans une personnalité avec des modalités de fonctionnements spécifiques à chacun. Ainsi, pour avoir le sentiment d'exister, et parce que c'est la manière dont nous avons appris à survivre, nous chercherons désormais systématiquement à retrouver des situations d'existence comparables à celles de notre traumatisme, soit en attirant des circonstances identiques, soit en interprétant ce que nous vivons de façon à relire notre passé. Le traumatisme induit donc la programmation d'un scénario comportemental déterminant notre personnalité et nous faisant vivre en permanence dans NOTRE monde et non pas dans LE monde."..." 

 

Quatrième principe

 

Selon un autre point de vue, le traumatisme constructeur représente aussi un sommet d'amour-haine entre soi-même et l'espèce humaine tout entière. Mais dans ce conflit entre « ce que je pourrais être » et « ce que le règne humain m'impose », dans ce conflit entre soi et l'autre, il faut un bourreau de circonstance pour que le traumatisme ait lieu.

Dans la majorité des cas, ce bourreau de circonstance se trouvera naturellement parmi les personnes les plus proches de l'enfant : ses parents, ses grand-parents, ses frères et soeurs, oncles et tantes, ou parfois même un ami de la famille. Et ce sont eux qui, pour des raisons de proximité permanente, représenteront le genre humain.

Alors arrêtons de culpabiliser les papas et les mamans : ils ne sont pas de mauvais pères ou de mauvaises mères, ils sont simplement les représentants d'un règne imparfait. Et cette nuance est de taille, car ce dont l'enfant va souffrir, bien plus que de la maladresse de son seul père ou de sa seule mère, c'est de la découverte des secrets de fonctionnement de notre espèce, de la révélation des limites de l'homme.

 

Dans le traumatisme primordial les représentantes incontournables de notre espèce, messagères de l'imperfection naturelle de l'homme, sont les mamans. Et donc quoi qu'elles fassent, ce que rencontre l'enfant est inévitable.

 

Quant au traumatisme de la petite enfance, qui a lieu avant six ans, il est toujours la violente découverte du secret familial. C'est-à-dire de toutes les tractations de pouvoir et de séduction, tout ce réseau d'influences, tous ces conflits et ces amours inconscients qui font le tissu d'une famille à travers son histoire commune.

 

Lors du traumatisme de l'enfance qui a lieu, selon le sexe, avant douze ou quinze ans, ce que l'enfant va percer est le secret sexuel. Il va découvrir cette force capable de séduire un adulte au point qu'il aura le sentiment de le posséder intérieurement - horrifiante situation qui donne autant de plaisir que de honte.

Dans ce traumatisme, l'enfant découvre une ambiguïté séductrice ayant le pouvoir de lutter contre l'autorité, l'autorité souvent paternelle. Il va explorer, en s'y brûlant, un moyen d'attirer l'attention et d'obtenir une importance aux yeux du chef du clan.

Mais de par cette ambiguïté sexuelle, il va recevoir le secret de la honte, le secret de la faute. Là encore, le bourreau de circonstance ne sera qu'un représentant de notre espèce, manifestant combien tout homme est coupable et honteux de son plaisir.

L'enfant apprendra donc les modalités de consommation du plaisir, toujours teinté de culpabilité.

 

Enfin, avec le traumatisme de la puberté, l'adolescent va pénétrer le secret de sa différence interdite.

Entre ses rêves d'amour idylliques et la réalité amoureuse qu'il expérimente, il y a une fracture. Et il va devoir sacrifier un « voilà comment j'aurais pu aimer » pour subir un « si tu veux me garder, voilà comment tu dois m'aimer ! » Que ce soit par la trahison de son meilleur ami ou par un chagrin d'amour, c'est toujours sa différence qui ne sera pas reconnue."..."  

 

Cinquième principe

 

En vingt ans une autre observation s'est également imposée à nous, comme une évidence : la différence entre la réalité subjective que vit l'enfant et la réalité objective de ce qui a eu lieu extérieurement. Même si dans soixante-dix pour cent des cas les situations dramatiques n'ont lieu que dans le monde de l'enfant, cela n'enlève rien à la réalité de sa souffrance. Et il ne faudrait pas pour autant en conclure que l'enfant invente : ce qu'il vit au-dedans est aussi vrai que ce qui a lieu au-dehors, et même s'il nous faut faire la part des choses ce sont bien deux réalités.

C'est notre exigence à faire revivre le passé jusque dans le moindre détail concret qui nous a permis de découvrir que le traumatisme, la plupart du temps, provient d'une interprétation du monde des adultes sans qu'il y ait forcément une manifestation objective dans les événements extérieurs. 

A cet endroit nous sommes tous égaux en intensité traumatique. Quelle qu'ait été la gravité de la réalité extérieure, chacun de nous a été devant un sommet de douleur intérieure où pour sauver sa peau il a dû choisir de ne plus voir une moitié du monde.

Il n'y a donc pas de petits ou de grands traumatismes mais seulement, pour tous, un insupportable « j'ai mal ».

 

En quoi retrouver ces événements clef permet-il d’apaiser réellement le présent ?

 

Non seulement la psychanalyse corporelle permet d’accéder à la construction de notre personnalité par la connaissance précise de nos traumatismes, mais elle permet également de lever la grille de lecture que nous apposons en permanence aux événements. Pour être plus concret, dans les petites douleurs quotidiennes, pouvoir repérer la simple répétition du passé parce que celui-ci a été intimement accueilli et apaisé, permet à l’aide d’outils spécifiques de profiter librement du présent ... et cela ouvre vraiment de nouvelles perspectives de vie !

 

Le traumatisme est défini en psychanalyse corporelle comme un sommet de douleur psychique, subjectif, qui résume toute une période du passé de la personne, et où s’opposent deux forces psychiques de nature contraire et qui ne peuvent coexister.

L’enfant doit y répondre par un «  moins voir pour moins souffrir ».

 

Il décide alors d’un comportement cyclique d’adaptation à la souffrance pour sauvegarder sa raison.

C'est comme s'il se disait inconsciemment "Dorénavant, pour ne plus souffrir de cette façon, je serai ça et seulement ça ."  

 

 

 

 Ce cycle d'adaptation est appellé cycle traumatique et il constitue la personnalité.

 

 

 

 

 

Une psychanalyse corporelle est considérée terminée

lorsque les quatre traumatismes constructeurs ont été revécus.

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